Visas antérieurs
Visas antérieurs, 1996, éditions Gallimard (France), roman
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"Le rite initiatique narquois de mon interminable adolescence persiste avec insolence à braver un âge mûr infoutu d'adopter un comportement adulte. La faute à ceux qui m'ont élevé ? Un peu, oui, quand même. Les pauvres, ils ont toujours cru que je m'étais bricolé de toutes pièces ce goût immodéré pour le blues alors que je n'ai jamais fait que répondre à un appel surnaturel venu d'on ne sait où. En type peu enclin aux bondieuseries, je plaide pour les circonstances athéenuantes."
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"Le rite initiatique narquois de mon interminable adolescence persiste avec insolence à braver un âge mûr infoutu d'adopter un comportement adulte. La faute à ceux qui m'ont élevé ? Un peu, oui, quand même. Les pauvres, ils ont toujours cru que je m'étais bricolé de toutes pièces ce goût immodéré pour le blues alors que je n'ai jamais fait que répondre à un appel surnaturel venu d'on ne sait où. En type peu enclin aux bondieuseries, je plaide pour les circonstances athéenuantes."
Éculé sans haine
Éculé sans haine, 1998, éditions La Barre du Jour (France), roman
Fin de chantier : Jack Delano Boncoeur a posé son sac, son foie et son âme dans l'océan Indien. Entre la pêche, sa villa de Boucan Canot et les étreintes de Bluesy, belle comme un pétard qui vient de trouver les allumettes, il mesure le chemin parcouru. Dernières bordées, dernières cartouches. Cet homme qui, pour un temps, avait réconcilié journalisme et littérature, fut l'inflexible mais attiré confesseur des plus grandes stars du rock. Des fleurs de San Francisco au golden boys de Wall Street, sa vie battit au cœur de l'action et parfois le fit battre.
Dans sa retraite de l'île de La Réunion, même ses plus proches amis, tel le fantasque astronaute Duncan Boosterman, lui semblent désormais à des années lumière. Jusqu'à ce que surgisse un jeune fantôme du passé. Le temps d'une embellie...
Fin de chantier : Jack Delano Boncoeur a posé son sac, son foie et son âme dans l'océan Indien. Entre la pêche, sa villa de Boucan Canot et les étreintes de Bluesy, belle comme un pétard qui vient de trouver les allumettes, il mesure le chemin parcouru. Dernières bordées, dernières cartouches. Cet homme qui, pour un temps, avait réconcilié journalisme et littérature, fut l'inflexible mais attiré confesseur des plus grandes stars du rock. Des fleurs de San Francisco au golden boys de Wall Street, sa vie battit au cœur de l'action et parfois le fit battre.
Dans sa retraite de l'île de La Réunion, même ses plus proches amis, tel le fantasque astronaute Duncan Boosterman, lui semblent désormais à des années lumière. Jusqu'à ce que surgisse un jeune fantôme du passé. Le temps d'une embellie...
Blue polar
Blue polar, 1999, éditions Gallimard (France), nouvelles
Backstage
Backstage, 2001, éditions Le Seuil (France), roman
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"Un père, veuf très jeune, et officier du Cadre noir, s'était ruiné la santé et le porte-monnaie pour donner à Axelle une éducation où l'on ne badinait pas plus avec les principes qu'avec l'équitation. La quarantaine acceptée, un tantinet masculine avec ses cheveux ras que le sel farinait, fardée de ce vernis culturel qui sauve la conversation après l'amour, on la disait grande consommatrice d'hommes, le sien, médecin-major dans la Royale, l'abandonnant sans scrupules apparents pour d'interminables campagnes dans les mers australes. Sa personnalité reflétait un mélange d'austère bourgeoisie aux mœurs étriquées et de sévère modernité : crinoline et Internet."
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"Un père, veuf très jeune, et officier du Cadre noir, s'était ruiné la santé et le porte-monnaie pour donner à Axelle une éducation où l'on ne badinait pas plus avec les principes qu'avec l'équitation. La quarantaine acceptée, un tantinet masculine avec ses cheveux ras que le sel farinait, fardée de ce vernis culturel qui sauve la conversation après l'amour, on la disait grande consommatrice d'hommes, le sien, médecin-major dans la Royale, l'abandonnant sans scrupules apparents pour d'interminables campagnes dans les mers australes. Sa personnalité reflétait un mélange d'austère bourgeoisie aux mœurs étriquées et de sévère modernité : crinoline et Internet."
Dernières Nouvelles du blues
Dernières Nouvelles du blues, 2004, éditions L’écailler du Sud (France), nouvelles
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Country Blues
"Il y a une semaine, dans la blancheur cadavérique d'une chambre d'hôpital réservée aux VIP's, mon patron est mort des suites d'un suicide carabiné."
Rock Blues
"À petit feu, l'obscurité étranglait la lumière sur la cité des Plaines. Octobre n'allait plus tarder à tirer le rideau sur sa grosse trentaine de représentations. Notre demi-douzaine de bâtiments de quatre étages, longs et identiques, étirés entre une voie métrique de chemin de fer désaffectée, quelques blockhaus où les gamins johnwaynisaient,et d'anciennes carrières à ciel ouvert que les caprices du fleuve avaient fini par combler, n'avaient rien des gigantesques et inhumains enchevêtrements de Légo d'aujourd'hui."
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Country Blues
"Il y a une semaine, dans la blancheur cadavérique d'une chambre d'hôpital réservée aux VIP's, mon patron est mort des suites d'un suicide carabiné."
Rock Blues
"À petit feu, l'obscurité étranglait la lumière sur la cité des Plaines. Octobre n'allait plus tarder à tirer le rideau sur sa grosse trentaine de représentations. Notre demi-douzaine de bâtiments de quatre étages, longs et identiques, étirés entre une voie métrique de chemin de fer désaffectée, quelques blockhaus où les gamins johnwaynisaient,et d'anciennes carrières à ciel ouvert que les caprices du fleuve avaient fini par combler, n'avaient rien des gigantesques et inhumains enchevêtrements de Légo d'aujourd'hui."
Tupelo Mississippi Flash
Tupelo Mississippi Flash, 2004, éditions Gallimard (France), roman
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"Tupelo. Ce nom ébranle-t-il en vous quelque souvenir musical enfoui ? Non, pas vraiment, hein ? C'est pourtant dans cette bourgade du Mississippi, absente de la plupart des cartes, j'en conviens, que vit le jour un agité du pelvis qui fit beaucoup en son temps pour les consommations de Gomina et de beurre d'arachide, le port du blouson de cuir, le déhanchement suggestif et la mièvrerie hukulélée made in Honolulu."
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"Tupelo. Ce nom ébranle-t-il en vous quelque souvenir musical enfoui ? Non, pas vraiment, hein ? C'est pourtant dans cette bourgade du Mississippi, absente de la plupart des cartes, j'en conviens, que vit le jour un agité du pelvis qui fit beaucoup en son temps pour les consommations de Gomina et de beurre d'arachide, le port du blouson de cuir, le déhanchement suggestif et la mièvrerie hukulélée made in Honolulu."
A l'Est d'Eddy
À l’Est d’Eddy, 2005, éditions La Veuve Noire (Québec), nouvelles. Prix Alibis du salon du livre de Québec
Qu'ont donc en commun Charles Nungesser (qui traversa l'Atlantique en avion douze jours avant Lindbergh), Elvis Presley, Billy the Kid ou Martin Luther King ? La mort, pardi!
Mais sont-ils morts comme on nous l'a dit ? On ne retrouva jamais Nungesser. Presley? Il ne se passe pas de semaine où des Américains jurent l'avoir croisé dans une station-service ou un resto de bord d'autoroute. Billy the Kid ? Le directeur de médecine légale du Connecticut (celui-là même qui participa à l'affaire O. J. Simpson) s'apprête à en faire déterrer le cadavre.
Une bonne dose d'humour et de révélations historiques teintent ces neuf nouvelles qui traitent de la mort d'icônes nord-américaines, comme celles d'Hemingway ou de James Dean.
Qu'ont donc en commun Charles Nungesser (qui traversa l'Atlantique en avion douze jours avant Lindbergh), Elvis Presley, Billy the Kid ou Martin Luther King ? La mort, pardi!
Mais sont-ils morts comme on nous l'a dit ? On ne retrouva jamais Nungesser. Presley? Il ne se passe pas de semaine où des Américains jurent l'avoir croisé dans une station-service ou un resto de bord d'autoroute. Billy the Kid ? Le directeur de médecine légale du Connecticut (celui-là même qui participa à l'affaire O. J. Simpson) s'apprête à en faire déterrer le cadavre.
Une bonne dose d'humour et de révélations historiques teintent ces neuf nouvelles qui traitent de la mort d'icônes nord-américaines, comme celles d'Hemingway ou de James Dean.
Crédit Revolver
Crédit Revolver, 2005, éditions L’écailler du Sud (France), roman
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"Mes rapports avec les femmes ont été pipés dès ma naissance, à commencer par ceux avec celle qui m'a donné la vie. Et par ricochet la mort, car c'est là un aspect implacable des choses qu'on oublie trop souvent."
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"Mes rapports avec les femmes ont été pipés dès ma naissance, à commencer par ceux avec celle qui m'a donné la vie. Et par ricochet la mort, car c'est là un aspect implacable des choses qu'on oublie trop souvent."
Stories of the Dogs
Stories of the Dogs, 2006, recueil collectif de nouvelles en hommage à Dominique Laboubée, chanteur des Dogs, mort sur scène à Boston. éditions Krakoen (France)
Extrait de The End of the Gang
"Nous racontions que c'était confortable de ne pas en avoir, de père. Chez nous, l'étoile de shérif s'oxydait tranquillement au fond d'un tiroir, sur un lit de souvenirs noir et blancs à bords dentelés. Comme substitut paternel, il nous restait Steve Mc Queen, enfin... Josh Randall si vous préférez, qui, chaque samedi soir, rendait la loi cathodique dans toute la cité à coups de Winchester à canon scié."
Extrait de The End of the Gang
"Nous racontions que c'était confortable de ne pas en avoir, de père. Chez nous, l'étoile de shérif s'oxydait tranquillement au fond d'un tiroir, sur un lit de souvenirs noir et blancs à bords dentelés. Comme substitut paternel, il nous restait Steve Mc Queen, enfin... Josh Randall si vous préférez, qui, chaque samedi soir, rendait la loi cathodique dans toute la cité à coups de Winchester à canon scié."
La Balade des épavistes
La Balade des épavistes, 2006, éditions Alire, (Québec), roman
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"Couché sur le flanc, Adolf reposait dans l'herbe clairsemée encore humide et froide de rosée nocturne, le corps drapé d'une bâche dépenaillée de l'armée américaine. Depuis l'au-delà, ses prunelles fouillaient encore désespérément un ciel tourmenté de pesants nuages bas oppressés d'en finir sur le front de l'Est. Tout près de son cadavre, presque à le toucher, la dignité enveloppée d'un manteau de fourrure, parcourue de tressaillements incontrôlés, Eva, à croupetons, ne pouvait réprimer de timides couinements de nouvelle veuve.
Clovis creusait la fosse à coups de pioche, amples, méthodiques, appliqués. Sans s'arrêter, il osait de temps à autre un rapide coup d'œil vers la couche de coton sale qui bétonnait un ciel déjà plombé. Le temps retournait sa veste, virant sournoisement à l'orage. le mercure prenait timidement du galon à mesure qu'un soleil invisible progressait en franc-tireur derrière l'épaisse grisaille."
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"Couché sur le flanc, Adolf reposait dans l'herbe clairsemée encore humide et froide de rosée nocturne, le corps drapé d'une bâche dépenaillée de l'armée américaine. Depuis l'au-delà, ses prunelles fouillaient encore désespérément un ciel tourmenté de pesants nuages bas oppressés d'en finir sur le front de l'Est. Tout près de son cadavre, presque à le toucher, la dignité enveloppée d'un manteau de fourrure, parcourue de tressaillements incontrôlés, Eva, à croupetons, ne pouvait réprimer de timides couinements de nouvelle veuve.
Clovis creusait la fosse à coups de pioche, amples, méthodiques, appliqués. Sans s'arrêter, il osait de temps à autre un rapide coup d'œil vers la couche de coton sale qui bétonnait un ciel déjà plombé. Le temps retournait sa veste, virant sournoisement à l'orage. le mercure prenait timidement du galon à mesure qu'un soleil invisible progressait en franc-tireur derrière l'épaisse grisaille."
En données corrigées des Variations saisonnières
En données corrigées des variations saisonnières, 2007, éditions Pascal Petiot (France), roman
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" Chaque fois que mon père s'absentait pour un jour ou deux, débarquait alors un jeune gars d'Ottawa, qui se disait représentant d'une maison d'édition. Après le souper, ma belle-mère m'expédiait me coucher avec une certaine précipitation. Une nuit où je souffrais de coliques, je m'étais levé pour aller à la salle de bain et demander un médicament. C'est à ce moment-là que je les avais surpris, au lit, ma belle-mère et le jeune coq, à faire tout autre chose que d'inventorier le stock du magasin. Enfin... disons que le gars de l'Outaouais lui inventoriait l'intimité de l'arrière-boutique avec une ardeur qui trahissait sa parfaite connaissance de la besogne suce-nommée."
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" Chaque fois que mon père s'absentait pour un jour ou deux, débarquait alors un jeune gars d'Ottawa, qui se disait représentant d'une maison d'édition. Après le souper, ma belle-mère m'expédiait me coucher avec une certaine précipitation. Une nuit où je souffrais de coliques, je m'étais levé pour aller à la salle de bain et demander un médicament. C'est à ce moment-là que je les avais surpris, au lit, ma belle-mère et le jeune coq, à faire tout autre chose que d'inventorier le stock du magasin. Enfin... disons que le gars de l'Outaouais lui inventoriait l'intimité de l'arrière-boutique avec une ardeur qui trahissait sa parfaite connaissance de la besogne suce-nommée."
Au pas des raquettes
Au pas des raquettes, 2009, éditions Labranche, Suite Noire, roman
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"Avec des airs indignés de dames patronnesses, les vieilles catins libérales aux ordres de la finance mangeaient leur chapeau en nationalisant à tout va. Trop tard. En Europe, le tsarévitch magyar qui sautait à la perche avec une courtisane macaroni, le frangin de loge maçonnique des pleins aux as responsables de la débâcle, avait beau s’agiter pour colmater les brèches avec de la monnaie de singe, rien n’y faisait. Hulk se réveillait, les coutures des costards de chez Smalto pétaient de partout et, dans son cimetière londonien, Karl Marx se tenait les côtes. De rire. « Ils n’en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés », surtout ces énormes bancs de menu fretin jeté la gueule ouverte sur le sable par des requins marteau de cupidité, que les politiques, toujours prêts à balancer la thune des hotus par les hublots, avaient renfloués avant même qu’ils ne coulent. Le hall du Logan Airport empestait le dividende qui se néglige, le défaitisme à marée basse, la guerre de récession et le serrage de miches. Un malheur n’arrivant jamais seul, grâce à l’artiche du lobby juif cravaté à la mère Clinton, l’héritier des Jackson Five venait d’accéder à la Maison-Blanche. Manquait plus qu’il se fasse choper, le cigare enquillé dans la volupté d’une Santa Monica pour que ça vire now à l’apocalypse.
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"Avec des airs indignés de dames patronnesses, les vieilles catins libérales aux ordres de la finance mangeaient leur chapeau en nationalisant à tout va. Trop tard. En Europe, le tsarévitch magyar qui sautait à la perche avec une courtisane macaroni, le frangin de loge maçonnique des pleins aux as responsables de la débâcle, avait beau s’agiter pour colmater les brèches avec de la monnaie de singe, rien n’y faisait. Hulk se réveillait, les coutures des costards de chez Smalto pétaient de partout et, dans son cimetière londonien, Karl Marx se tenait les côtes. De rire. « Ils n’en mouraient pas tous, mais tous étaient frappés », surtout ces énormes bancs de menu fretin jeté la gueule ouverte sur le sable par des requins marteau de cupidité, que les politiques, toujours prêts à balancer la thune des hotus par les hublots, avaient renfloués avant même qu’ils ne coulent. Le hall du Logan Airport empestait le dividende qui se néglige, le défaitisme à marée basse, la guerre de récession et le serrage de miches. Un malheur n’arrivant jamais seul, grâce à l’artiche du lobby juif cravaté à la mère Clinton, l’héritier des Jackson Five venait d’accéder à la Maison-Blanche. Manquait plus qu’il se fasse choper, le cigare enquillé dans la volupté d’une Santa Monica pour que ça vire now à l’apocalypse.
Le dictionnaire des personnages populaires de la littérature
Je fus le seul Nord-Américain, parmi 100 écrivains du monde entier, dont Amélie Nothomb, Alain Mabanckou, Pablo Ignacio Taïbo II, Jean Vautrin, etc., à participer à cette aventure littéraire du Dictionnaire des Personnages populaires de la Littérature des XIXè et XXè siècles (éditions Le Seuil - 2010 )
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Portrait de Croc-Blanc (Jack London)
"Si je suis officiellement apparu en 1906, je serais officieusement né dans la tête de mon créateur au moment du boum de la ruée vers l'or de 1898, celle qui vit le scandaleux enrichissement des marchands de pioches au détriment des dizaines de milliers de gogos qui assistèrent à la fonte de leurs économies par 45° au dessous de 0 et 60 degrés de latitude nord ; ce qui tend à prouver, si besoin est, que la bêtise humaine est définitivement soluble dans la cupidité."
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Portrait de Croc-Blanc (Jack London)
"Si je suis officiellement apparu en 1906, je serais officieusement né dans la tête de mon créateur au moment du boum de la ruée vers l'or de 1898, celle qui vit le scandaleux enrichissement des marchands de pioches au détriment des dizaines de milliers de gogos qui assistèrent à la fonte de leurs économies par 45° au dessous de 0 et 60 degrés de latitude nord ; ce qui tend à prouver, si besoin est, que la bêtise humaine est définitivement soluble dans la cupidité."
Maria Chape de Haine
Maria Chape de Haine, 2010, éditions Baleine-Le Seuil, roman
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"Les fumiers qu'ont kidnappé la p'tite, y vont se prendre de la vision dantesque dans les mirettes ! À côté, le génocide arménien aura l'air d'un concours de pâtés de sable sur la plage de Knokke-le-Zout. J'vous promets du tourmenté, de l'apocalyptique selon saint Jean, du concentré de Verdun et des Dardanelles, du Cecil B. dans le Mille à rendre jalmince Tarantino et sa clique de tarlouzes à cheveux longs !"
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"Les fumiers qu'ont kidnappé la p'tite, y vont se prendre de la vision dantesque dans les mirettes ! À côté, le génocide arménien aura l'air d'un concours de pâtés de sable sur la plage de Knokke-le-Zout. J'vous promets du tourmenté, de l'apocalyptique selon saint Jean, du concentré de Verdun et des Dardanelles, du Cecil B. dans le Mille à rendre jalmince Tarantino et sa clique de tarlouzes à cheveux longs !"
Tab'Arnaques
Tab'Arnaques, 2011, Québec-Amérique, nouvelles écrites en collaboration avec André Marois
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"C’était la fin de l’après-midi. Depuis le matin montait du golfe une chaleur moite à ne pas mettre un Inuit dehors. Évidemment, avec son court bustier qui lui moulait l’avant-scène tout en dévoilant son ventre plat, avec sa minijupe et son sourire Colgate, la maîtresse de maison avait d’emblée fait une énorme impression au plombier. L’atout majeur de Marylou tenait à ce regard à enrayer la fonte des glaciers, à ces perles de husky de Sibérie qui vous glaçaient sur pied, deux cibles de turquoise givrée avec un cercle de bleu nuit en plein dans le mille. Quant au reste, couronné d’une poignée de chaumes blond cendré, c’était cinq pieds six de galbes et de rondeurs bronzés à point."
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"C’était la fin de l’après-midi. Depuis le matin montait du golfe une chaleur moite à ne pas mettre un Inuit dehors. Évidemment, avec son court bustier qui lui moulait l’avant-scène tout en dévoilant son ventre plat, avec sa minijupe et son sourire Colgate, la maîtresse de maison avait d’emblée fait une énorme impression au plombier. L’atout majeur de Marylou tenait à ce regard à enrayer la fonte des glaciers, à ces perles de husky de Sibérie qui vous glaçaient sur pied, deux cibles de turquoise givrée avec un cercle de bleu nuit en plein dans le mille. Quant au reste, couronné d’une poignée de chaumes blond cendré, c’était cinq pieds six de galbes et de rondeurs bronzés à point."
The Doors, 23 nouvelles aux portes du Noir
The Doors, 23 nouvelles aux portes du Noir, 2012, Buchet Chastel
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"Ma vie a basculé le 24 avril 1971, au bar du Rock’n’Roll Circus, la boîte de Sam Bernett à Saint-Germain-des-Prés. Un mois après mon installation à Paris, j’y avais déjà mon rond de serviette de poivrot. Je me souviens précisément de la date ; la veille, les Stones avaient sorti Sticky Fingers et par là même mis la tête sous l’eau à tous les groupes de la planète rock. Encore une bonne raison de vouloir renoncer à la musique. Donc, ce samedi-là, en compagnie de Gene Vincent et de Johnny Hallyday (qui, sans rien comprendre de ce que nous disions, opinait cependant du bonnet comme un chien en peluche sur la plage arrière d’une SIMCA 1000), nous parlions du solo de slide de Ry Cooder sur Sister Morphine, quand un inconnu m’a accosté. Cramponné au zinc, Gene a dit qu’il avait dû abuser du Jack Daniel’s parce qu’il voyait deux Morrison. Le type ne me ressemblait pas, il était moi. Mieux qu’un jumeau ! Il s’est présenté avec un accent new-yorkais prononcé. Johnny, qui ne connaissait que six mots d’anglais : Hey Joe et Be Bop A Lula, a préféré regagner son terrier de la porte Maillot."
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"Ma vie a basculé le 24 avril 1971, au bar du Rock’n’Roll Circus, la boîte de Sam Bernett à Saint-Germain-des-Prés. Un mois après mon installation à Paris, j’y avais déjà mon rond de serviette de poivrot. Je me souviens précisément de la date ; la veille, les Stones avaient sorti Sticky Fingers et par là même mis la tête sous l’eau à tous les groupes de la planète rock. Encore une bonne raison de vouloir renoncer à la musique. Donc, ce samedi-là, en compagnie de Gene Vincent et de Johnny Hallyday (qui, sans rien comprendre de ce que nous disions, opinait cependant du bonnet comme un chien en peluche sur la plage arrière d’une SIMCA 1000), nous parlions du solo de slide de Ry Cooder sur Sister Morphine, quand un inconnu m’a accosté. Cramponné au zinc, Gene a dit qu’il avait dû abuser du Jack Daniel’s parce qu’il voyait deux Morrison. Le type ne me ressemblait pas, il était moi. Mieux qu’un jumeau ! Il s’est présenté avec un accent new-yorkais prononcé. Johnny, qui ne connaissait que six mots d’anglais : Hey Joe et Be Bop A Lula, a préféré regagner son terrier de la porte Maillot."
Des nouvelles du rock
DES NOUVELLES DU ROCK, 26 nouvelles, 334 pages, 2012, Ed. Camion Blanc.
"D’ailleurs, un des membres fondateurs, un de ces mercenaires dont le vieux avait toujours jalousé - dans l’ordre - le talent, la classe byronienne et la beauté, avait bu un bouillon de onze heures dans de curieuses circonstances mal élucidées. Adoubé sur l’autel du rock’n’roll (dont on était en droit de se demander si ce n’était pas ce qu’Elvis appelait l’Heartbreak Hotel), le successeur du noyé, un jeune troubadour aux allures quelque peu angéliques au milieu de cette brochette de mécréants, n’avait pas tardé à déserter après avoir tout de même aidé la troupe à buriner ses plus belles médailles dans la noirceur du vinyle, et avant d’être à son tour définitivement remplacé par un soudard au profil de pic-vert et porté sur la bouteille."
"D’ailleurs, un des membres fondateurs, un de ces mercenaires dont le vieux avait toujours jalousé - dans l’ordre - le talent, la classe byronienne et la beauté, avait bu un bouillon de onze heures dans de curieuses circonstances mal élucidées. Adoubé sur l’autel du rock’n’roll (dont on était en droit de se demander si ce n’était pas ce qu’Elvis appelait l’Heartbreak Hotel), le successeur du noyé, un jeune troubadour aux allures quelque peu angéliques au milieu de cette brochette de mécréants, n’avait pas tardé à déserter après avoir tout de même aidé la troupe à buriner ses plus belles médailles dans la noirceur du vinyle, et avant d’être à son tour définitivement remplacé par un soudard au profil de pic-vert et porté sur la bouteille."
Stories of Little Bob
Stories of Little Bob Nouvelles, 2013, Editions Kraoken
"Quand son pusher lui avait dit : « T’en reprendras bien une petite cuillerée ? » Sid Vicelard, qui célébrait sa sortie de zonzon en grande pompe dans la Grosse Pomme, avait bêtement hoché la tête, avec l’intelligence d’une peluche sur la plage arrière d’une Renault 16. Mini Punk avait eu les yeux plus grands que le ventre ; il en était clamsé d’indigestion. Il avait oublié qu’à l’époque fallait de sacrés talents de ventriloque pour faire parler la poudre."
"Quand son pusher lui avait dit : « T’en reprendras bien une petite cuillerée ? » Sid Vicelard, qui célébrait sa sortie de zonzon en grande pompe dans la Grosse Pomme, avait bêtement hoché la tête, avec l’intelligence d’une peluche sur la plage arrière d’une Renault 16. Mini Punk avait eu les yeux plus grands que le ventre ; il en était clamsé d’indigestion. Il avait oublié qu’à l’époque fallait de sacrés talents de ventriloque pour faire parler la poudre."
La Malédiction
La Malédiction, 2016, Editions Bayard
La Malédiction, mon premier livre pour ados de 10 à 13 ans. L'intrigue se passe à Saint-Elie-de Caxton, le village de Fred Pellerin, qui se retrouve malgré lui mêlé à l'histoire, celle d'Alex, un jeune garçon qui souffre d'une bien étrange maladie génétique. Grâce à son opiniâtreté, son ingéniosité et l'aide de son arrière-arrière-grand-père, un surprenant centenaire, Alex trouve la voie de la guérison.
La Malédiction, mon premier livre pour ados de 10 à 13 ans. L'intrigue se passe à Saint-Elie-de Caxton, le village de Fred Pellerin, qui se retrouve malgré lui mêlé à l'histoire, celle d'Alex, un jeune garçon qui souffre d'une bien étrange maladie génétique. Grâce à son opiniâtreté, son ingéniosité et l'aide de son arrière-arrière-grand-père, un surprenant centenaire, Alex trouve la voie de la guérison.
L'extravagant Monsieur Parker
L'extravagant Monsieur Parker, roman, 2019, La Manufacture de Livres
Nous n'étions que quatre à connaître le secret de Monsieur Parker : mes parents, mon frère Shane et moi-même. Je suis la dernière encore en vie. Mais plus pour longtemps. Depuis quelques semaines la mort a pour moi toute la délicatesse du gandin qui sait y faire avec les femmes. À force de la voir me tourner autour, j'ai conscience qu'un brutal instant de faiblesse me fera succomber. Il est temps de respecter ma promesse faite à un moribond. Quand vous saurez, interrogez-vous : pourquoi, à quatre-vingt-deux ans passés, une vieille dame au cœur souffreteux et aux jours qui se comptent sur les doigts des deux mains irait-elle inventer pareille histoire ?.
Nous n'étions que quatre à connaître le secret de Monsieur Parker : mes parents, mon frère Shane et moi-même. Je suis la dernière encore en vie. Mais plus pour longtemps. Depuis quelques semaines la mort a pour moi toute la délicatesse du gandin qui sait y faire avec les femmes. À force de la voir me tourner autour, j'ai conscience qu'un brutal instant de faiblesse me fera succomber. Il est temps de respecter ma promesse faite à un moribond. Quand vous saurez, interrogez-vous : pourquoi, à quatre-vingt-deux ans passés, une vieille dame au cœur souffreteux et aux jours qui se comptent sur les doigts des deux mains irait-elle inventer pareille histoire ?.
Dès les pâlissements de l’aube
Dès les pâlissements de l'aube, roman, 2023, Equateurs
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Anpó Luta (Dull Dawn), un Lakota miniconjou, naît à Wounded Knee, Dakota du Sud, le 26 décembre 1890, quelques heures avant le massacre de son clan par le 7 ème de cavalerie. Ce tragique épisode historique, qui fit 300 victimes, met un terme à trois siècles de guerres indiennes en Amérique du Nord. La mère et la sœur de Dull sont abattues par les soldats. Épargné, le nouveau né est élevé par ses grands-parents, Cow Sees et Stubborn Horse, selon la tradition sioux sur la réserve de Pine Ridge. En 1898, les enlèvements de jeunes Sioux par les autorités américaines se multiplient. Ils sont envoyés dans l’Est du pays, dans de vastes institutions à "désindianiser" tenues par des religieux. Craignant l’enlèvement de son petit-fils, Stubborn Horse va le confier à Jean-Louis Légaré, ce rancher québécois installé à la Talle-de- Saules (Willow Bunch) en Saskatchewan, qu’il connaît bien. De 1876 à 1881, Sitting Bull, homme médecine auquel les Lakotas et les Cheyennes doivent leur écrasante victoire de Little Bighorn sur l’armée US, par peur des représailles, ont vécu 5 ans sur les terres canadiennes de Légaré, homme providentiel, qui sut les nourrir, les vêtir et négocier pendant 6 mois avec Washington leur retour pacifique aux USA. Stubborn Horse fit partie des 4000 Sioux (et leurs 24 000 chevaux) qui furent hébergés chez Légaré, « inventeur » de l'intervention humanitaire. Débordé par une foule d’activités, Légaré confie Dull Dawn à son foreman, un père de deux enfants, qui deviendront comme un frère et une sœur pour le jeune Lakota. Scolarisé, Dull parle le lakota, le français et l’anglais. Il rêve de devenir cowboy dans le ranch de Légaré. Mais en 1904, son oncle, Ten Bears, autre rescapé du massacre de Wounded Knee, vient à Willow Bunch, apprendre à son neveu la mort des grands-parents et lui proposer de rentrer aux États-Unis pour s’engager dans le Wild West show de Buffalo Bill Cody. Cody est à cette époque l’homme le plus connu de la planète. Dull accepte et sera l’un des nombreux Sioux du cirque qui effectuera une tournée de 105 dates en France en 1905. Dull apprend fortuitement que le général John Pershing, ami de Cody, commandait les éclaireurs lors du massacre de Wounded Knee. De ce jour, Dull va nourrir une haine viscérale à l’encontre de cet homme très bien en cour à Washington, malgré une carrière mitée d’échecs militaires. Pershing doit payer pour tous ceux qui ont assassiné les siens. En 1915, Dull s’engage comme muletier dans le corps expéditionnaire commandé par Pershing, dont la mission, avec 10 000 hommes, chars et aéroplanes, consiste à capturer le révolutionnaire Pancho Villa qui vient de faire raser une ville du Nouveau-Mexique. Pershing rentrera bredouille en 1916 après 10 mois d’errances dans la Sierra Madre. À aucun moment Dull ne peut approcher Pershing pour l’assassiner. Pour récompenser le général de son échec, Washington le nomme généralissime des deux millions d’hommes du corps expéditionnaire US qui vont combattre en France après l’entrée en guerre des USA contre l’Allemagne. Dull s’engage et se retrouve voltigeur en Argonne. Il va faire partie de ces Indiens qui en 1917 et 1918 scalpaient les Allemands, sortaient de la tranchée la nuit et allaient au-delà des lignes ennemies capturer des officiers de l’Abwehr (le renseignement allemand). Dull n’a qu’un but : jouer les héros et obtenir la Distinguished Cross que Pershing lui remettra de ses propres mains, ce qui lui permettra de le poignarder. Dull bénéficie de l’aide du général Crook, grand rival de Pershing au sein de l’armée US. Pershing, criminel de guerre notoire qui participa au massacre gratuit de Wounded Knee, et fut nommé généralissime (ce qui fait de lui, et encore à ce jour, le plus haut gradé de l’histoire américaine) est mort dans son lit en 1948 et est enterré à Arlington parmi les grands hommes de la nation. Comment Dull Dawn s’en est-il tiré après son assassinat manqué de Pershing ?
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Tous les faits sont historiques. Légaré, saint homme, sauva les vies de 4000 Sioux pendant 5 ans, Pershing eut sous ses ordres 2 millions d’hommes en Europe, notamment les Sioux et les Apaches dont il avait assassiné les parents à Wounded Knee ou lors de la campagne contre Geronimo en 1886. Il fut l’un des grands organisateurs de l’apartheid au sein de l’armée US. Les Indiens qui s’enrôlèrent en 1917 n’existaient pas. Ils n’obtiendront la citoyenneté US qu’en 1924, bien que la constitution du pays stipule que toute personne née sur le territoire des USA est déclarée américaine. Des personnages historiques traversent le roman, comme le Français Joe Hamman, qui vécut dans l’Ouest américain en 1905 et tourna plusieurs dizaines de westerns en France dès 1906. L’attaque de la caravane de pionniers, de la banque, de la diligence, etc., il a tourné tout cela à Fontainebleau et en Camargue. Il fut un ami proche de mon grand-oncle. Une partie du roman se situe pendant la révolte des Métis canadiens. Marie Ouellette, l’épouse de Légaré, était une Métis. Légaré, grand pacifiste, créa sa propre milice afin que les choses ne dégénèrent pas dans sa région. Le géant Beaupré, l’homme le plus grand du monde (2m54), originaire de Willow Bunch, et dont le père géra la fromagerie de Légaré, apparaît à plusieurs reprises. On croise aussi John A. Macdonald, sinistre Premier ministre et « père » de la nation canadienne, qui refusa à Sitting Bull et à ses 4000 Lakotas le droit de demeurer au Canada et multiplia les institutions religieuses destinées à désindianiser. Sans la généreuse intervention diplomatique de Légaré, nul ne sait ce qu’il serait advenu de ces pauvres gens.
La clé du roman se trouve dans l’épilogue dont le narrateur est le petit-fils de Dull Dawn. Le petit-fils retrouvera son grand-père lors des terribles événements de Wounded Knee de 1973, quand 200 Lakotas, épaulés par Angela Davis et Marlon Brando, résistèrent pendant 72 jours à 2000 agents du FBI et des US marshals. La notion de cercle est primordiale chez les Premières Nations. Pour Dull Dawn, la boucle est bouclée. Né à Wounded Knee en 1890, jour du massacre, il meurt à 83 ans pendant le siège de Wounded Knee, haut lieu symbolique de la tragédie et de l’ultime résistance des Indiens d’Amérique.
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Anpó Luta (Dull Dawn), un Lakota miniconjou, naît à Wounded Knee, Dakota du Sud, le 26 décembre 1890, quelques heures avant le massacre de son clan par le 7 ème de cavalerie. Ce tragique épisode historique, qui fit 300 victimes, met un terme à trois siècles de guerres indiennes en Amérique du Nord. La mère et la sœur de Dull sont abattues par les soldats. Épargné, le nouveau né est élevé par ses grands-parents, Cow Sees et Stubborn Horse, selon la tradition sioux sur la réserve de Pine Ridge. En 1898, les enlèvements de jeunes Sioux par les autorités américaines se multiplient. Ils sont envoyés dans l’Est du pays, dans de vastes institutions à "désindianiser" tenues par des religieux. Craignant l’enlèvement de son petit-fils, Stubborn Horse va le confier à Jean-Louis Légaré, ce rancher québécois installé à la Talle-de- Saules (Willow Bunch) en Saskatchewan, qu’il connaît bien. De 1876 à 1881, Sitting Bull, homme médecine auquel les Lakotas et les Cheyennes doivent leur écrasante victoire de Little Bighorn sur l’armée US, par peur des représailles, ont vécu 5 ans sur les terres canadiennes de Légaré, homme providentiel, qui sut les nourrir, les vêtir et négocier pendant 6 mois avec Washington leur retour pacifique aux USA. Stubborn Horse fit partie des 4000 Sioux (et leurs 24 000 chevaux) qui furent hébergés chez Légaré, « inventeur » de l'intervention humanitaire. Débordé par une foule d’activités, Légaré confie Dull Dawn à son foreman, un père de deux enfants, qui deviendront comme un frère et une sœur pour le jeune Lakota. Scolarisé, Dull parle le lakota, le français et l’anglais. Il rêve de devenir cowboy dans le ranch de Légaré. Mais en 1904, son oncle, Ten Bears, autre rescapé du massacre de Wounded Knee, vient à Willow Bunch, apprendre à son neveu la mort des grands-parents et lui proposer de rentrer aux États-Unis pour s’engager dans le Wild West show de Buffalo Bill Cody. Cody est à cette époque l’homme le plus connu de la planète. Dull accepte et sera l’un des nombreux Sioux du cirque qui effectuera une tournée de 105 dates en France en 1905. Dull apprend fortuitement que le général John Pershing, ami de Cody, commandait les éclaireurs lors du massacre de Wounded Knee. De ce jour, Dull va nourrir une haine viscérale à l’encontre de cet homme très bien en cour à Washington, malgré une carrière mitée d’échecs militaires. Pershing doit payer pour tous ceux qui ont assassiné les siens. En 1915, Dull s’engage comme muletier dans le corps expéditionnaire commandé par Pershing, dont la mission, avec 10 000 hommes, chars et aéroplanes, consiste à capturer le révolutionnaire Pancho Villa qui vient de faire raser une ville du Nouveau-Mexique. Pershing rentrera bredouille en 1916 après 10 mois d’errances dans la Sierra Madre. À aucun moment Dull ne peut approcher Pershing pour l’assassiner. Pour récompenser le général de son échec, Washington le nomme généralissime des deux millions d’hommes du corps expéditionnaire US qui vont combattre en France après l’entrée en guerre des USA contre l’Allemagne. Dull s’engage et se retrouve voltigeur en Argonne. Il va faire partie de ces Indiens qui en 1917 et 1918 scalpaient les Allemands, sortaient de la tranchée la nuit et allaient au-delà des lignes ennemies capturer des officiers de l’Abwehr (le renseignement allemand). Dull n’a qu’un but : jouer les héros et obtenir la Distinguished Cross que Pershing lui remettra de ses propres mains, ce qui lui permettra de le poignarder. Dull bénéficie de l’aide du général Crook, grand rival de Pershing au sein de l’armée US. Pershing, criminel de guerre notoire qui participa au massacre gratuit de Wounded Knee, et fut nommé généralissime (ce qui fait de lui, et encore à ce jour, le plus haut gradé de l’histoire américaine) est mort dans son lit en 1948 et est enterré à Arlington parmi les grands hommes de la nation. Comment Dull Dawn s’en est-il tiré après son assassinat manqué de Pershing ?
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Tous les faits sont historiques. Légaré, saint homme, sauva les vies de 4000 Sioux pendant 5 ans, Pershing eut sous ses ordres 2 millions d’hommes en Europe, notamment les Sioux et les Apaches dont il avait assassiné les parents à Wounded Knee ou lors de la campagne contre Geronimo en 1886. Il fut l’un des grands organisateurs de l’apartheid au sein de l’armée US. Les Indiens qui s’enrôlèrent en 1917 n’existaient pas. Ils n’obtiendront la citoyenneté US qu’en 1924, bien que la constitution du pays stipule que toute personne née sur le territoire des USA est déclarée américaine. Des personnages historiques traversent le roman, comme le Français Joe Hamman, qui vécut dans l’Ouest américain en 1905 et tourna plusieurs dizaines de westerns en France dès 1906. L’attaque de la caravane de pionniers, de la banque, de la diligence, etc., il a tourné tout cela à Fontainebleau et en Camargue. Il fut un ami proche de mon grand-oncle. Une partie du roman se situe pendant la révolte des Métis canadiens. Marie Ouellette, l’épouse de Légaré, était une Métis. Légaré, grand pacifiste, créa sa propre milice afin que les choses ne dégénèrent pas dans sa région. Le géant Beaupré, l’homme le plus grand du monde (2m54), originaire de Willow Bunch, et dont le père géra la fromagerie de Légaré, apparaît à plusieurs reprises. On croise aussi John A. Macdonald, sinistre Premier ministre et « père » de la nation canadienne, qui refusa à Sitting Bull et à ses 4000 Lakotas le droit de demeurer au Canada et multiplia les institutions religieuses destinées à désindianiser. Sans la généreuse intervention diplomatique de Légaré, nul ne sait ce qu’il serait advenu de ces pauvres gens.
La clé du roman se trouve dans l’épilogue dont le narrateur est le petit-fils de Dull Dawn. Le petit-fils retrouvera son grand-père lors des terribles événements de Wounded Knee de 1973, quand 200 Lakotas, épaulés par Angela Davis et Marlon Brando, résistèrent pendant 72 jours à 2000 agents du FBI et des US marshals. La notion de cercle est primordiale chez les Premières Nations. Pour Dull Dawn, la boucle est bouclée. Né à Wounded Knee en 1890, jour du massacre, il meurt à 83 ans pendant le siège de Wounded Knee, haut lieu symbolique de la tragédie et de l’ultime résistance des Indiens d’Amérique.